Témoignages
Pédagogie
Témoignage de Guy Bonnet
Il est des passions qui nous habitent et qu’on ignore jusqu’au jour décisif…
Moi, Guy Bonnet, 59 ans, chef de chœur depuis 38 ans, j’ai eu la chance de rencontrer Jean Golgevit au début des années 80.
Dans le village où je vis depuis toujours, Saint-Bauzille-de-Montmel, dans l'Hérault, je vécus l’enfance classique des enfants ruraux des années 60. Bien sûr, à l'école, il nous arrivait de chanter avec la radio scolaire, en modulation de fréquence, comme on disait alors.
Le contact avec le chant se faisait essentiellement à l'église au sein de la chorale paroissiale et puis, plus rien.
L' école primaire nous donnait certes des bases solides mais abordait très peu le domaine artistique.
Je pus rentrer à l’école normale de garçons de Montpellier en 1978 à l’âge de 17 ans. Depuis 3 ou 4 ans, j' accompagnais à l’harmonium
les chants de la messe du dimanche. Je n'avais aucune formation et seul le tâtonnement expérimental m' avait permis d'accéder de manière assez frustre au jeu du clavier.
Dès 1979, Sylvie Golgevit, épouse de Jean, qui enseignait la musique à l'école normale des filles, demanda l’autorisation d’ouvrir aux garçons sa chorale de filles. Après l’acceptation de l’autorité administrative, naquit ainsi une chorale mixte avec l'arrivée de quelques rares garçons dont je faisais bien sûr partie.
J'avais une méconnaissance absolue de la direction, de la technique vocale et de l' écriture musicale, mais on a tous connu l’insouciance que nous donnent nos 20 ans… Sans trop me poser de questions sur mes capacités, j’adhérais à l’enthousiasme de Sylvie et décidais
de monter une chorale à mon tour, détachée du milieu religieux.
Dès 1981, la chorale les Garrigues rassembla les bonnes volontés des villages environnants et ainsi se constitua un noyau de fidèles
du chant qui découvraient l'activité en même temps que je découvrais mon « métier » de chef de chœur.
Très vite, un ami de promotion, Thierry Raux, vint me rejoindre et une direction bicéphale se mit en place.
Thierry, tout comme moi, n’avait aucune formation. Le conservatoire, la fac de musique,… tout cela n' avait pas été et ne serait pas
pour nous, de manière définitive.
Mais voilà, une bonne étoile veillait sur le devenir de notre projet. Nous fîmes tout naturellement connaissance avec Jean,
par l’intermédiaire de Sylvie.
Celui-ci, conseiller technique à Jeunesse et Sport, proposait un cursus formateur sans exiger une quelconque connaissance dans
le domaine musical. Évidemment, avec l’ami Thierry, nous nous inscrivîmes dès que possible à un stage de direction de chœur
qu’il organisait sur Castelnau-le-Lez. Impressionnés par la qualité des stagiaires (Sylvie, notre modèle, était parmi les stagiaires…),
nous fûmes rapidement rassurés quand on vit qu’il y aurait des groupes de niveaux.
Avec Jean, ça passe où ça casse. Avec nous ça a fait plus que passer car on en a redemandé, de manière régulière, jusqu’au milieu
des années 90. Son exigence et sa rigueur étaient à la hauteur de l'image de nous- même qu'il nous renvoyait. Avec lui pas de barrière,
il me semblait que tout devenait possible pour moi, instituteur porté par une envie sans moyen. J’ai vu parfois des gens abandonner.
Avec Jean, la triche n’est pas possible, on entre de plain pied dans l’être complexe que nous sommes tous. Je lui ai accordé une confiance sans limite dès le début, comprenant qu’il m' entraînait là où je voulais aller.
Au fil des ans, j’abordai dans ces stages régionaux ou plus lointains, comme à Aubigny-sur-Nère, la technique vocale avec Hélène, sa fille, qui intervenait parfois, le langage musical formalisé en collaboration avec Jean-Paul Finck et, surtout, j’avançais dans la démarche comportementale du chef de chœur.
Jean, comme il le disait lui-même, assurait le service après vente. Il assista plusieurs fois aux répétition à Saint-Bauzille pour suivre
notre évolution et celle de la chorale. Il nous fit l’honneur d’être présent aux 30 ans des Garrigues en 2012.
Je le retrouvai dimanche 26 janvier 2020, dirigeant le Canto General à Murviel-lès-Montpellier comme si je l’avais laissé la veille…
Guy Bonnet, chef de chœur de la chorale les Garrigues de Saint-Bauzille-de-Montmel, le 03 février 2020
Moi, Guy Bonnet, 59 ans, chef de chœur depuis 38 ans, j’ai eu la chance de rencontrer Jean Golgevit au début des années 80.
Dans le village où je vis depuis toujours, Saint-Bauzille-de-Montmel, dans l'Hérault, je vécus l’enfance classique des enfants ruraux des années 60. Bien sûr, à l'école, il nous arrivait de chanter avec la radio scolaire, en modulation de fréquence, comme on disait alors.
Le contact avec le chant se faisait essentiellement à l'église au sein de la chorale paroissiale et puis, plus rien.
L' école primaire nous donnait certes des bases solides mais abordait très peu le domaine artistique.
Je pus rentrer à l’école normale de garçons de Montpellier en 1978 à l’âge de 17 ans. Depuis 3 ou 4 ans, j' accompagnais à l’harmonium
les chants de la messe du dimanche. Je n'avais aucune formation et seul le tâtonnement expérimental m' avait permis d'accéder de manière assez frustre au jeu du clavier.
Dès 1979, Sylvie Golgevit, épouse de Jean, qui enseignait la musique à l'école normale des filles, demanda l’autorisation d’ouvrir aux garçons sa chorale de filles. Après l’acceptation de l’autorité administrative, naquit ainsi une chorale mixte avec l'arrivée de quelques rares garçons dont je faisais bien sûr partie.
J'avais une méconnaissance absolue de la direction, de la technique vocale et de l' écriture musicale, mais on a tous connu l’insouciance que nous donnent nos 20 ans… Sans trop me poser de questions sur mes capacités, j’adhérais à l’enthousiasme de Sylvie et décidais
de monter une chorale à mon tour, détachée du milieu religieux.
Dès 1981, la chorale les Garrigues rassembla les bonnes volontés des villages environnants et ainsi se constitua un noyau de fidèles
du chant qui découvraient l'activité en même temps que je découvrais mon « métier » de chef de chœur.
Très vite, un ami de promotion, Thierry Raux, vint me rejoindre et une direction bicéphale se mit en place.
Thierry, tout comme moi, n’avait aucune formation. Le conservatoire, la fac de musique,… tout cela n' avait pas été et ne serait pas
pour nous, de manière définitive.
Mais voilà, une bonne étoile veillait sur le devenir de notre projet. Nous fîmes tout naturellement connaissance avec Jean,
par l’intermédiaire de Sylvie.
Celui-ci, conseiller technique à Jeunesse et Sport, proposait un cursus formateur sans exiger une quelconque connaissance dans
le domaine musical. Évidemment, avec l’ami Thierry, nous nous inscrivîmes dès que possible à un stage de direction de chœur
qu’il organisait sur Castelnau-le-Lez. Impressionnés par la qualité des stagiaires (Sylvie, notre modèle, était parmi les stagiaires…),
nous fûmes rapidement rassurés quand on vit qu’il y aurait des groupes de niveaux.
Avec Jean, ça passe où ça casse. Avec nous ça a fait plus que passer car on en a redemandé, de manière régulière, jusqu’au milieu
des années 90. Son exigence et sa rigueur étaient à la hauteur de l'image de nous- même qu'il nous renvoyait. Avec lui pas de barrière,
il me semblait que tout devenait possible pour moi, instituteur porté par une envie sans moyen. J’ai vu parfois des gens abandonner.
Avec Jean, la triche n’est pas possible, on entre de plain pied dans l’être complexe que nous sommes tous. Je lui ai accordé une confiance sans limite dès le début, comprenant qu’il m' entraînait là où je voulais aller.
Au fil des ans, j’abordai dans ces stages régionaux ou plus lointains, comme à Aubigny-sur-Nère, la technique vocale avec Hélène, sa fille, qui intervenait parfois, le langage musical formalisé en collaboration avec Jean-Paul Finck et, surtout, j’avançais dans la démarche comportementale du chef de chœur.
Jean, comme il le disait lui-même, assurait le service après vente. Il assista plusieurs fois aux répétition à Saint-Bauzille pour suivre
notre évolution et celle de la chorale. Il nous fit l’honneur d’être présent aux 30 ans des Garrigues en 2012.
Je le retrouvai dimanche 26 janvier 2020, dirigeant le Canto General à Murviel-lès-Montpellier comme si je l’avais laissé la veille…
Guy Bonnet, chef de chœur de la chorale les Garrigues de Saint-Bauzille-de-Montmel, le 03 février 2020