Ma transmission
Canto General
La liberté a toujours les mains nues.
Les dictateurs ont toujours les mains couvertes de sang.
Mais ils ne résisteront pas à la force des mains dressées
et des poings tendus.
Le XXe siècle aura été le siècle des totalitarismes.
Le XXIe siècle devra marquer la fin des despotismes.
Il sera alors le triomphe de Pablo Neruda et la victoire de Mikis Theodorakis.
Le Canto General pourra devenir le chant international de la liberté.
Bernard Poignant, ancien maire de Quimper
Le Canto General est pour moi, au-delà de l'œuvre magistrale à quatre mains (P.Neruda, M. Theodorakis),
une histoire de rencontres heureuses et de magnifiques hasards.
C'est aujourd'hui une histoire portée par deux ensembles qui se font écho, l'un en Bretagne, l'autre en Hérault.
Qui se font écho et qui me portent, me transportent et me soutiennent avec bonheur ces dernières années.
Grâces leur en soient rendues !
une histoire de rencontres heureuses et de magnifiques hasards.
C'est aujourd'hui une histoire portée par deux ensembles qui se font écho, l'un en Bretagne, l'autre en Hérault.
Qui se font écho et qui me portent, me transportent et me soutiennent avec bonheur ces dernières années.
Grâces leur en soient rendues !
Le Canto General, mis en œuvre à Quimper : l'étape d'un long parcours
par Bruno Carton*
J’étais dans les chœurs du Canto : les 1er et 2 mars 2013 au Théâtre de Cornouaille de Quimper, j’ai chanté, pris part, fait corps, été partie prenante …j’ai vécu une intense mise en œuvre du Canto General sous la houlette de Jean Golgevit. Cette musique ne ressemble à aucune autre. Elle est incroyablement amalgamée au texte espagnol du grand poète chilien Pablo Neruda, prix Nobel de littérature, dont on célèbre le 40e anniversaire d’une disparition survenue en 1973, sans doute commanditée par la dictature chilienne, juste après l’assassinat du Président Allende.
Elle nous est contemporaine maintenant depuis près d’un demi-siècle que le compositeur grec Mikis Theodorakis a rencontré Pablo Neruda au Chili, est revenu avec des extraits de l’immense Chant général, a commencé à en mettre quelques-uns en musique en exil à Paris, en a préparé la création avortée à Santiago ; l’œuvre marquera triomphalement le retour de la démocratie à Athènes en 1975 après la chute de la junte des Colonels… Theodorakis, aujourd’hui toujours en vie et en activité, nous a légué une œuvre intemporelle, qui a besoin de prendre corps dans notre temps. Elle nous est contemporaine si nous la rendons telle, et le sera de plus en plus.
La réalisation 2013 à Quimper a rassemblé une centaine d’artistes interprètes, parmi lesquels huit musiciens professionnels : 1 chef aux mille expressions pour sculpter les formes mouvantes de la musique, 2 solistes vocaux exprimant magnifiquement leur texte, 5 instrumentistes qui font honneur au métier de musicien, 2 récitants pour partager l’ivresse poétique ; n’oublions pas les techniciens du théâtre, façonnant les matériaux visuels et sonores, sans doute surpris par la complexité inhabituelle des rapports de volume depuis l’espace scénique, et des enchaînements diachroniques entre les sons, les silences et les jeux de lumière…
Seulement une dizaine de professionnels sur le plateau ? Mais alors qui sont « les autres » ? Les artistes des chœurs ! L’expression parait pompeuse, un brin ironique. Mais non ! Ils sont partie prenante de l’œuvre, avant tout chorale, donnant voix au Peuple, El Pueblo. Oui, chaque chanteur dans le chœur est investi de ce rôle redoutable, exigeant, éprouvant même, d’artiste interprète, et cela peut transcender son personnage d’amateur anonyme, celui que l’amour – justement – peut révéler à lui-même, car l’amateur épris du beau et du vrai, ajusté à l’œuvre en création vivante, peut trouver au fond de lui des ressources insoupçonnées au service de l’œuvre s’il a patiemment et courageusement assimilé la partition pour la vivre par cœur (par le cœur), s’il a été guidé suffisamment pour exercer son oreille et sa voix, s’il est suffisamment disponible pour entrer dans l’orchestration chorale et répondre aux gestes d’une direction à la fois contraignante, stimulante et libératrice.
Pour certains, il s’agit du premier aboutissement d’un long apprentissage, deux années de travail au rythme de sessions mensuelles, de séances hebdomadaires, de cours collectifs de technique vocale, d’entraînement personnel sur des supports audionumériques, de répétitions en pupitres séparés avant de se jeter dans le grand bain polyphonique. Ils – et surtout elles, car les femmes sont plus nombreuses à éprouver l’importance des champs d’expression et répondre à l’exigence d’une création collective, et elles ont bénéficié dans le système éducatif et culturel français d’une plus grande valorisation des activités vocales que leurs collègues masculins… –, ils et elles donc ont découvert qu’être musicien ou musicienne n’est pas de lire la musique mais de la faire, que le chœur est une porte d’entrée secrète au cœur de la musique, et qu’un chanteur dans un chœur est comme un instrumentiste dans un orchestre. « Tous musiciens, à volonté », il faut seulement un vrai choix et plus de temps d’apprentissage, des moyens (outils, méthodes, répétitions) appropriés, mais on met du cœur à l’ouvrage (qui nous le rend bien), on donne corps à l’œuvre dans une sorte de procréation, on est acteur de musique qui nous harmonise et nous transforme, et ce processus est collectif, collégial, communautaire…
par Bruno Carton*
J’étais dans les chœurs du Canto : les 1er et 2 mars 2013 au Théâtre de Cornouaille de Quimper, j’ai chanté, pris part, fait corps, été partie prenante …j’ai vécu une intense mise en œuvre du Canto General sous la houlette de Jean Golgevit. Cette musique ne ressemble à aucune autre. Elle est incroyablement amalgamée au texte espagnol du grand poète chilien Pablo Neruda, prix Nobel de littérature, dont on célèbre le 40e anniversaire d’une disparition survenue en 1973, sans doute commanditée par la dictature chilienne, juste après l’assassinat du Président Allende.
Elle nous est contemporaine maintenant depuis près d’un demi-siècle que le compositeur grec Mikis Theodorakis a rencontré Pablo Neruda au Chili, est revenu avec des extraits de l’immense Chant général, a commencé à en mettre quelques-uns en musique en exil à Paris, en a préparé la création avortée à Santiago ; l’œuvre marquera triomphalement le retour de la démocratie à Athènes en 1975 après la chute de la junte des Colonels… Theodorakis, aujourd’hui toujours en vie et en activité, nous a légué une œuvre intemporelle, qui a besoin de prendre corps dans notre temps. Elle nous est contemporaine si nous la rendons telle, et le sera de plus en plus.
La réalisation 2013 à Quimper a rassemblé une centaine d’artistes interprètes, parmi lesquels huit musiciens professionnels : 1 chef aux mille expressions pour sculpter les formes mouvantes de la musique, 2 solistes vocaux exprimant magnifiquement leur texte, 5 instrumentistes qui font honneur au métier de musicien, 2 récitants pour partager l’ivresse poétique ; n’oublions pas les techniciens du théâtre, façonnant les matériaux visuels et sonores, sans doute surpris par la complexité inhabituelle des rapports de volume depuis l’espace scénique, et des enchaînements diachroniques entre les sons, les silences et les jeux de lumière…
Seulement une dizaine de professionnels sur le plateau ? Mais alors qui sont « les autres » ? Les artistes des chœurs ! L’expression parait pompeuse, un brin ironique. Mais non ! Ils sont partie prenante de l’œuvre, avant tout chorale, donnant voix au Peuple, El Pueblo. Oui, chaque chanteur dans le chœur est investi de ce rôle redoutable, exigeant, éprouvant même, d’artiste interprète, et cela peut transcender son personnage d’amateur anonyme, celui que l’amour – justement – peut révéler à lui-même, car l’amateur épris du beau et du vrai, ajusté à l’œuvre en création vivante, peut trouver au fond de lui des ressources insoupçonnées au service de l’œuvre s’il a patiemment et courageusement assimilé la partition pour la vivre par cœur (par le cœur), s’il a été guidé suffisamment pour exercer son oreille et sa voix, s’il est suffisamment disponible pour entrer dans l’orchestration chorale et répondre aux gestes d’une direction à la fois contraignante, stimulante et libératrice.
Pour certains, il s’agit du premier aboutissement d’un long apprentissage, deux années de travail au rythme de sessions mensuelles, de séances hebdomadaires, de cours collectifs de technique vocale, d’entraînement personnel sur des supports audionumériques, de répétitions en pupitres séparés avant de se jeter dans le grand bain polyphonique. Ils – et surtout elles, car les femmes sont plus nombreuses à éprouver l’importance des champs d’expression et répondre à l’exigence d’une création collective, et elles ont bénéficié dans le système éducatif et culturel français d’une plus grande valorisation des activités vocales que leurs collègues masculins… –, ils et elles donc ont découvert qu’être musicien ou musicienne n’est pas de lire la musique mais de la faire, que le chœur est une porte d’entrée secrète au cœur de la musique, et qu’un chanteur dans un chœur est comme un instrumentiste dans un orchestre. « Tous musiciens, à volonté », il faut seulement un vrai choix et plus de temps d’apprentissage, des moyens (outils, méthodes, répétitions) appropriés, mais on met du cœur à l’ouvrage (qui nous le rend bien), on donne corps à l’œuvre dans une sorte de procréation, on est acteur de musique qui nous harmonise et nous transforme, et ce processus est collectif, collégial, communautaire…
Parmi les choristes, certains sont des baroudeurs du Canto, des vétérans, des chevronnés, avec une joie non dissimulée, une fougue toujours renouvelée, une folle adhésion à l’œuvre qui leur fait faire des kilomètres pour venir s’intégrer à la formation chantante, ou recoller à elle quand ils ont chanté dans des formations antérieures. Ils le font sans tambour ni trompette, en toute modestie, et avec le sentiment de progresser encore et d’avoir toujours la possibilité de le faire. Des artistes interprètes on vous dit ! Si les solistes vont bien partout où on les demande, eux le font bénévolement, avec la (bonne) volonté de se mettre à l’œuvre, d’être en œuvre, de faire œuvre d’art.
Pour quelques-uns, l’entrée dans le Canto est toute récente. Ils ont mis les bouchées doubles, ont travaillé tout ce qu’ils ont pu, avec ou sans aide. Ces concerts ont été un baptême du feu précoce, un peu prématuré, mais ils savent qu’il s’agit pour eux d’un travail d’étape, et que le chemin va les emmener plus loin à l’avenir. C’est le cas du petit groupe de Manceaux dont je fais partie, tous néophytes ou presque, auxquels les Bretons ont fait un beau cadeau en les accueillant fraternellement comme ils l’ont fait. Cela appelle d’autres compagnonnages, d’autres partages, en Crimée, au Mans, et ailleurs (Higher, plus haut comme chante le Gospel)…
Certes on a pu déblatérer, dénigrer, critiquer les prestations du chœur Canto de Quimper – et des plumes aiguisées, des langues plus ou moins malignes ne s’en sont pas privé : trop de femmes, pas assez d’hommes, des voix pas toujours bien ajustées dans les aigus, des figurants parmi les choristes (hé oui, la consigne était de ne pas faire plutôt que mal faire), des timbres de voix qu’on aimerait plus charnus, une balance problématique. Toutes les critiques ne sont pas malveillantes, et peuvent contribuer à améliorer les concerts à venir ; elles sont parfois fondées sur des perceptions techniques dont nous devons tenir compte pour demain. Mais certaines sont insignifiantes (sachons les discerner et ne pas nous y arrêter), parfois fondées sur des a priori, ou des préoccupations esthétiques qui passent à côté de l’essentiel de l’œuvre dans sa rudesse sans concession au joli. La sonorisation par contre est un vrai problème, rarement bien résolu, sauf pour des enregistrements multipistes en captant séparément toutes les parties avant mixage, ou, en concert, en déployant un arsenal à la dimension du chœur. Sonoriser le Canto est un peu la quadrature du cercle, entre un bouzouki traditionnel, des percussions d’orchestre, un piano de concert, une soprano lyrique sollicitant son registre le plus grave et des inflexions de chanteuse populaire (sublime performance vocale de Rachel, et quelle qualité de présence artistique de nos deux solistes !), une voix de baryton puissante et d’une grande force d’expression mais forcément sonorisée en équivalence, un petit chœur tantôt disséminé parmi les choristes, tantôt recroquevillé autour d’un micro directionnel incapable de restituer les voix mixées, et un grand chœur parfois submergé par le flot sonore de toutes les parties sonorisées… On peut relever bien des difficultés et des insuffisances, mais le métal en fusion a toujours des scories. L’œuvre était là, vivante, dans le théâtre, donnée en public ; elle sera différente en d’autres temps et lieux, et plus belle encore, si nous nous améliorons nous-mêmes.
On ne peut juger de haut un tel travail d’éducation populaire qui a permis à des choristes non sélectionnés de faire un vrai parcours d’apprentissage et vivre une réalisation artistique hors du commun qui a touché profondément le public, connaisseur ou non.
Certains ne tarissent pas d’éloges sur la partition pour mieux dénigrer la réalisation : l’œuvre est belle en soi, certes, mais c’est sa mise en œuvre qui la rend telle. Elle est investie du souffle poétique de Neruda dont les mots vivent un destin nouveau transportés par la musique de Theodorakis, opiniâtre dans sa révolte, déchirante dans sa souffrance, conquérante dans ses aspirations de justice et de liberté, et sa foi dans le peuple, tout cela avec des rythmes torturant les mots, des onomatopées improbables, des éclatements vocaux invraisemblables, des ostinatos monstrueux, des harmonies tendues, parfois un dépouillement du matériau sonore d’une intensité intérieure exceptionnelle, et des dynamiques à l’extrême…
« Monter » cette œuvre avec des choristes dans un cadre associatif ouvert, un bénévolat de conviction et de passion, sans prérequis sélectif, c’est « une montée » sur un chemin d’expression escarpé peu accessible. Un défi artistique incroyable qui se relève au prix d’un engagement militant et d’une « pédagogie » hors pair, pour donner les moyens concrets assimilables collectivement, permettre de dépasser ses limites, susciter une pâte sonore parfois rudimentaire certes, mais solidaire et porteuse du sens profond de l’œuvre et de son énergie créatrice. Ce défi a été relevé à Quimper et le sera ailleurs. Cette aventure artistique demande un vrai parcours initiatique pour aboutir à cette livraison publique, ce partage final avec le public.
Ce qui importe maintenant c’est de faire réussir les autres réalisations du Canto. La clé de cette réussite s’appelle Jean Golgevit, sa démarche d’apprentissage, et son exigence artistique à travers ses dons pédagogiques et son humanisme. Il nous reste un beau parcours pour avancer ensemble.
*Chef de chœur, choriste du Canto, ancien directeur adjoint du Conservatoire du Mans, Coordonnateur des enseignements artistiques pour le Conseil général de la Sarthe.
Pour quelques-uns, l’entrée dans le Canto est toute récente. Ils ont mis les bouchées doubles, ont travaillé tout ce qu’ils ont pu, avec ou sans aide. Ces concerts ont été un baptême du feu précoce, un peu prématuré, mais ils savent qu’il s’agit pour eux d’un travail d’étape, et que le chemin va les emmener plus loin à l’avenir. C’est le cas du petit groupe de Manceaux dont je fais partie, tous néophytes ou presque, auxquels les Bretons ont fait un beau cadeau en les accueillant fraternellement comme ils l’ont fait. Cela appelle d’autres compagnonnages, d’autres partages, en Crimée, au Mans, et ailleurs (Higher, plus haut comme chante le Gospel)…
Certes on a pu déblatérer, dénigrer, critiquer les prestations du chœur Canto de Quimper – et des plumes aiguisées, des langues plus ou moins malignes ne s’en sont pas privé : trop de femmes, pas assez d’hommes, des voix pas toujours bien ajustées dans les aigus, des figurants parmi les choristes (hé oui, la consigne était de ne pas faire plutôt que mal faire), des timbres de voix qu’on aimerait plus charnus, une balance problématique. Toutes les critiques ne sont pas malveillantes, et peuvent contribuer à améliorer les concerts à venir ; elles sont parfois fondées sur des perceptions techniques dont nous devons tenir compte pour demain. Mais certaines sont insignifiantes (sachons les discerner et ne pas nous y arrêter), parfois fondées sur des a priori, ou des préoccupations esthétiques qui passent à côté de l’essentiel de l’œuvre dans sa rudesse sans concession au joli. La sonorisation par contre est un vrai problème, rarement bien résolu, sauf pour des enregistrements multipistes en captant séparément toutes les parties avant mixage, ou, en concert, en déployant un arsenal à la dimension du chœur. Sonoriser le Canto est un peu la quadrature du cercle, entre un bouzouki traditionnel, des percussions d’orchestre, un piano de concert, une soprano lyrique sollicitant son registre le plus grave et des inflexions de chanteuse populaire (sublime performance vocale de Rachel, et quelle qualité de présence artistique de nos deux solistes !), une voix de baryton puissante et d’une grande force d’expression mais forcément sonorisée en équivalence, un petit chœur tantôt disséminé parmi les choristes, tantôt recroquevillé autour d’un micro directionnel incapable de restituer les voix mixées, et un grand chœur parfois submergé par le flot sonore de toutes les parties sonorisées… On peut relever bien des difficultés et des insuffisances, mais le métal en fusion a toujours des scories. L’œuvre était là, vivante, dans le théâtre, donnée en public ; elle sera différente en d’autres temps et lieux, et plus belle encore, si nous nous améliorons nous-mêmes.
On ne peut juger de haut un tel travail d’éducation populaire qui a permis à des choristes non sélectionnés de faire un vrai parcours d’apprentissage et vivre une réalisation artistique hors du commun qui a touché profondément le public, connaisseur ou non.
Certains ne tarissent pas d’éloges sur la partition pour mieux dénigrer la réalisation : l’œuvre est belle en soi, certes, mais c’est sa mise en œuvre qui la rend telle. Elle est investie du souffle poétique de Neruda dont les mots vivent un destin nouveau transportés par la musique de Theodorakis, opiniâtre dans sa révolte, déchirante dans sa souffrance, conquérante dans ses aspirations de justice et de liberté, et sa foi dans le peuple, tout cela avec des rythmes torturant les mots, des onomatopées improbables, des éclatements vocaux invraisemblables, des ostinatos monstrueux, des harmonies tendues, parfois un dépouillement du matériau sonore d’une intensité intérieure exceptionnelle, et des dynamiques à l’extrême…
« Monter » cette œuvre avec des choristes dans un cadre associatif ouvert, un bénévolat de conviction et de passion, sans prérequis sélectif, c’est « une montée » sur un chemin d’expression escarpé peu accessible. Un défi artistique incroyable qui se relève au prix d’un engagement militant et d’une « pédagogie » hors pair, pour donner les moyens concrets assimilables collectivement, permettre de dépasser ses limites, susciter une pâte sonore parfois rudimentaire certes, mais solidaire et porteuse du sens profond de l’œuvre et de son énergie créatrice. Ce défi a été relevé à Quimper et le sera ailleurs. Cette aventure artistique demande un vrai parcours initiatique pour aboutir à cette livraison publique, ce partage final avec le public.
Ce qui importe maintenant c’est de faire réussir les autres réalisations du Canto. La clé de cette réussite s’appelle Jean Golgevit, sa démarche d’apprentissage, et son exigence artistique à travers ses dons pédagogiques et son humanisme. Il nous reste un beau parcours pour avancer ensemble.
*Chef de chœur, choriste du Canto, ancien directeur adjoint du Conservatoire du Mans, Coordonnateur des enseignements artistiques pour le Conseil général de la Sarthe.