Mon histoire, mon héritage
Ma mère, mes parents
Eva Golgevit (Goldgewicht) née Rozencwajg a été une femme remarquable.
Mon père Chaïm ou Chaïml, artisan brodeur, la portait sur un piédestal
et l’appelait « Katso » ou « Ketsele » (Petit chat) , « Minou » en français.
Eva repérait un flic en civil à 200 m ! Pourtant, elle s’est laissée arrêter
pour être avec les « copines » alors qu’elle savait que son groupe allait tomber le lendemain.
Il fallait être fort car, en ce monde, être fort « est plus important que tout ! »
Et elle a gardé jusqu’au dernier souffle sa force, sa coquetterie et son humour.
Elle vivra toujours car elle nous a laissé
Sa vie « Ne pleurez pas, mes fils… »
Ses chants « Eva chante toujours »
Et ses poèmes.
Mon père Chaïm ou Chaïml, artisan brodeur, la portait sur un piédestal
et l’appelait « Katso » ou « Ketsele » (Petit chat) , « Minou » en français.
Eva repérait un flic en civil à 200 m ! Pourtant, elle s’est laissée arrêter
pour être avec les « copines » alors qu’elle savait que son groupe allait tomber le lendemain.
Il fallait être fort car, en ce monde, être fort « est plus important que tout ! »
Et elle a gardé jusqu’au dernier souffle sa force, sa coquetterie et son humour.
Elle vivra toujours car elle nous a laissé
Sa vie « Ne pleurez pas, mes fils… »
Ses chants « Eva chante toujours »
Et ses poèmes.
Pour en savoir plus
J’ai été un enfant caché, étouffé par la guerre. J’ai commencé à vivre bien après.
Mon adolescence a été baignée par les récits des camps de concentration de ma mère déportée à Auschwitz.
Mes parents sont venus en France, pays de la liberté et des droits de l’homme, pour fuir les pogroms polonais. Ils étaient militants communistes. Il était normal, pour eux, d’être les acteurs d’un mouvement qui devait donner naissance à un homme nouveau dans un monde de paix, de joie. et d’amour.
Ils étaient libres penseurs : je n’ai jamais eu de contact avec la religion juive, mais j’ai été bercé par sa culture, surtout par les chants : ma mère avait encore, à 95 ans, une très belle voix, elle était un trésor vivant de chansons populaires.
Mon environnement proche, en dehors du lycée où il me fallait être le meilleur élève pour être digne, digne pour moi, pour mes parents, pour la France qui m’avait accueilli, mon environnement étaient les amis de mes parents, rescapés des camps comme eux. Les histoires qu’ils racontaient ? Les camps, toujours les camps. Le chant a été un formidable soutien pour ces femmes dans les camps.
Mais, et c’est là que la musique devient source en moi, tous ces rescapés animaient, participaient, créaient des troupes de théâtre, des chorales, des clubs d’échec, etc.
La terre entière en avait été étonnée : il y avait des activités culturelles importantes jusque dans le ghetto de Varsovie !
Cette tradition est toujours vivace aujourd’hui. Les gens se retrouvent pour chanter, chanter les chants populaires si nombreux chez le peuple juif. Il y a des chants pour tous les évènements de la vie, chaque sentiment humain a ses chants, et il s’en compose tous les jours.
Que dire de ces chants de plus important ? Ils sont tous gais (cf. geste) (shpil, shpil, klezmerl shpil) et sinon, ils sont dramatiques voire prémonitoires comme « s’brennt », souvent dansant « tumbalalïka » et il y a tant de berceuses, toutes plus belles les unes que les autres. Quant aux chants qui honorent la mère, on ne les compte plus : tout le monde connaît « a yiddishe mame », par exemple.
Ils étaient libres penseurs : je n’ai jamais eu de contact avec la religion juive, mais j’ai été bercé par sa culture, surtout par les chants : ma mère avait encore, à 95 ans, une très belle voix, elle était un trésor vivant de chansons populaires.
Mon environnement proche, en dehors du lycée où il me fallait être le meilleur élève pour être digne, digne pour moi, pour mes parents, pour la France qui m’avait accueilli, mon environnement étaient les amis de mes parents, rescapés des camps comme eux. Les histoires qu’ils racontaient ? Les camps, toujours les camps. Le chant a été un formidable soutien pour ces femmes dans les camps.
Mais, et c’est là que la musique devient source en moi, tous ces rescapés animaient, participaient, créaient des troupes de théâtre, des chorales, des clubs d’échec, etc.
La terre entière en avait été étonnée : il y avait des activités culturelles importantes jusque dans le ghetto de Varsovie !
Cette tradition est toujours vivace aujourd’hui. Les gens se retrouvent pour chanter, chanter les chants populaires si nombreux chez le peuple juif. Il y a des chants pour tous les évènements de la vie, chaque sentiment humain a ses chants, et il s’en compose tous les jours.
Que dire de ces chants de plus important ? Ils sont tous gais (cf. geste) (shpil, shpil, klezmerl shpil) et sinon, ils sont dramatiques voire prémonitoires comme « s’brennt », souvent dansant « tumbalalïka » et il y a tant de berceuses, toutes plus belles les unes que les autres. Quant aux chants qui honorent la mère, on ne les compte plus : tout le monde connaît « a yiddishe mame », par exemple.